• Vous trouverez, ci-après, le texte de la motion (votée à l'unanimité le 14/11/2012 par le Conseil du Département de Lettres et Sciences Humaines) relative à la suppression d'un poste de gestionnaire pédagogique au Département.

    Les répercussions de cette décision concernent en premier lieu les étudiants de L1 et L2 de Sociologie et ceux qui sont inscrits dans d'autres Licences et qui ont des enseignements de Sociologie à valider.

    Cette décision - qui risque de perturber le travail de l'ensemble des gestionnaires du Département - est donc de nature à compromettre le parcours des étudiants : pas de réorientation, pas d'enregistrement de notes, pas de jury, pas de réception des étudiants...

    Par ses conséquences, cette décision met le Département LSH dans l'incapacité de remplir efficacement ses missions d'encadrement des 7 Licences qui lui sont rattachées.

    Pour soutenir cette motion, cliquez ici : http://www.petitions24.net/contre_la_suppression_dun_poste_au_departement_lsh
    et signez en ligne.

    PS : Dans le champ "ville", indiquez votre fonction ou statut.

     

     

    Motion du Conseil du Département LSH (votée à l’unanimité le 14/11/2012) relative à la suppression d’un poste de gestionnaire pédagogique

    Le Conseil du Département LSH a pris connaissance avec surprise et consternation de l’avis pris par la commission des postes de supprimer un poste de gestionnaire pédagogique au sein du Département. Le Conseil proteste vigoureusement contre cette décision qui place la composante dans l’incapacité d’assurer efficacement ses missions et qui met en péril l’ensemble des Licences.

    Le Conseil demande le maintien et la pérennisation du poste et la nomination, au 1er janvier 2013, d’un titulaire ou d’un contractuel sur ce poste.

    Le Conseil rappelle que ce gestionnaire pédagogique :

    - assure le suivi de 250 étudiants de Sociologie, Mass/Sociologie, auxquels il faut ajouter les étudiants relevant de conventions internationales et les nombreux inscrits en UE libres ; les UE de Sociologie comptent parmi les plus demandées. Par exemple, plus de 300 étudiants suivent le cours d’Introduction à la Sociologie.

    - assure notamment la gestion des plannings de cours et d’examens, à la différence d’autres composantes de l’Université (qui disposent d’un « gestionnaire Planning »).

    - devra paramétrer et encadrer, dès 2013, deux nouvelles bi-licences, en plus du parcours actuel.

    Le Conseil rappelle en outre que :

    - Le Département a inscrit, en septembre 2012, quelque 1600 étudiants dans 7 mentions de Licences, sans compter les 200 étudiants Erasmus et conventions internationales et toutes les UE libres proposées aux étudiants des autres Licences (hors LSH).

    - Le département organise deux campagnes d’inscriptions pédagogiques, une par semestre, avec, pour chacune d’elles, la gestion des plannings. La mise en œuvre de la pluridisciplinarité induit des enseignements très mutualisés (Majeures/Mineures, UE libres…) et, par conséquent, d’autant plus complexes à gérer.

    - La réussite des étudiants suppose un accompagnement personnalisé et quotidien qu’assure le Département. L’encadrement des étudiants de L1 et de L2 réclame une attention particulière et une véritable expertise pour répondre à des demandes de primo-arrivants encore peu informés du déroulement de leur parcours universitaire et nécessitant informations et conseils constants.

    - En 2013, le département devra procéder au paramétrage des nouvelles maquettes qui dans l’état actuel des propositions sont 7 Licences, 24 parcours, 4 parcours LSH/SE, et 3 bi-licences.

    Enfin, en 2011, le Département LSH a déjà rendu un poste de gestionnaire financier, les postes de responsable administratif et de gestionnaire financier ayant été fusionnés.

    Le Conseil tient à avertir la direction de l’Université que, en cas de non-rétablissement du poste, le Département sera contraint de suspendre à compter du 1er janvier 2013 toute opération de gestion pédagogique relative à la Licence de Sociologie jusqu'à l’obtention d’un poste pérenne pour cette gestion.

     


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  • Une communication collectif pour une université confédérale garantissant collégialité et libertés académiques

     

    La saison d’automne de la série USPC s’est ouverte, on s’en souvient, par l’épisode de la manipulation des mentions de Master par le bureau du PRES, engendrant une vive - et légitime - émotion. L'affaire n'est pas close, le CEVU de l'université Paris 3 ayant avec courage et par une large majorité refusé de valider les maquettes d'enseignement et, par conséquent, rendu impossible leur remontée à l'AERES. Le CA de Paris 3 passera-t-il une fois de plus en force sur cette question, contre l'avis de sa propre communauté universitaire? Il suffira pour cela, comme à l'accoutumé, d'utiliser les procurations des membres extérieurs nommés [1]. Cependant, l'attention de la communauté universitaire de Paris-Diderot s'est plutôt portée ces jours derniers vers les suppressions et les 'redéploiements' des postes de personnels Biatoss et d'enseignants-chercheurs. Ici, c'est l'absence de toute concertation avec les composantes lors du 'redéploiement' de collègues assurant pourtant des fonctions pérennes qui frappe les esprits. Là, c'est la suppression pure et simple des postes des gestionnaires pédagogiques assurant le suivi des études de centaines d'étudiants que regrettent quelques esprits chagrins usant encore de termes aussi désuets et dépassés qu’ « étudiants », « savoir », « service public », « scolarité » etc, - vieux oripeaux que l’exaltante modernisation des services de l’Etat réprouve. [2] Ailleurs encore, on se contente de produire des discours voués à l'indifférence générale : "Ce qui est certain également, c'est que l'idex va nous donner les moyens d'améliorer la production de notre recherche et la qualité de nos formations." [3] Force est de constater la portée prédictive de cette conjuration: aucun des 791 postes supplémentaires annoncés par la DGESIP pour l’année 2013 (ne mégottons pas sur l’arrondi à « 1000 » créations de postes) ne sera affecté à Paris 7, et pas plus à Paris 6, à Strasbourg ou à Marseille, toutes universités lauréates de l’Idex. Et tout là haut, on fabrique et on use — à nouveau — de faux en écriture [4], et pas des moindres : un faux procès-verbal de Conseil Scientifique.

    Il faut pourtant s'efforcer de dépasser cet engourdissement automnal pour chercher les causes de ces suppressions de postes et de crédits BQR. On ne s'étonnera pas qu'il n'y ait, pas plus que pour le reste, la moindre transparence sur les choix effectués par l'équipe présidentielle. On cherchera en vain sur l'intranet les statistiques sur le non-renouvellement des départs en retraite. Et pour cause, on ne se contente pas à Paris-Diderot de se lancer résolument dans le projet de « modernisation » de l’Etat, qui implique, pour le mener à bien, de « sortir de la seule logique financière et comptable », comme le précise la loi de finance 2013, http://www.assemblee-nationale.fr/14/budget/plf2013/b0251-tIII-a28.asp . On applique avec zèle la révision générale des politiques publiques (RGPP), c’est-à-dire  « faire pareil avec moins ».

    L’argumentaire de la présidence sur les suppressions de postes et les difficultés budgétaires est si attendu, que l’on pourrait en préciser les grandes lignes en quelques mots. La faute en incombe au modèle de dotation SYMPA, à l'injustice faite aux universités "de recherche" par rapport aux universités "de proximité", au vieillissement de la pyramide des âges des salariés de l’université (le fameux GVT, Glissement Vieillesse Technicité dont il est question ici: http://www.assemblee-nationale.fr/14/budget/plf2013/b0251-tIII-a38.asp), voire même à la dette souveraine — qui elle-même découle de l'absorption par les Etats de la dette privée suite à la crise des subprimes. Bref, comme à son habitude, la présidence ne saurait être comptable de rien. Pourtant, le budget global de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche est l'un des seuls à n'être qu'en légère baisse, une fois décomptés l'inflation et les effets mécaniques liés au vieillissement des fonctionnaires. Faisons dès lors l'hypothèse que le déficit budgétaire, comblé pour lors par des suppressions de postes, pourrait procéder de choix politiques et cherchons les causes de ce déficit ainsi que les moyens alternatifs qui peuvent encore être mobilisés pour y remédier.

    Avec la RGPP, le passage aux Responsabilités et Compétences Élargies (RCE) a donné le coup d'envoi de ces restrictions. En effet, l'université a dû assurer de nouvelles fonctions (la paie et la gestion des personnels, rebaptisée pour l'occasion "ressources humaines") sans en avoir les moyens. Il est probablement temps, encore, de procéder à une ré-étatisation du paiement des fonctionnaires de l'enseignement supérieur comme on le recommande ici:
    http://www.assemblee-nationale.fr/14/budget/plf2013/b0251-tIII-a28.asp
    ou là
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/10/24/il-est-temps-de-sortir-de-l-autonomie-de-facade-des-universites-francaises_1780209_3232.html?xtmc=olivier_beaud&xtcr=1
    ou encore là
    http://sauvonslarecherche.fr/spip.php?article3824
    même si la ministre n’en démord pas:
    http://sauvonslarecherche.fr/spip.php?article3830
    Il est bon de se souvenir, en attendant, que l'argument unique pour passer aux compétences élargies était, déjà, la nécessité de sauter dans un train en marche qui partait sans nous. Les "trains en marche" ont du reste tellement roulé — pour l'IdEx notamment — que Paris-Diderot n'est plus une Université : c’est une gare de triage... couverte d’une chape de béton.

    Les difficultés budgétaires de Paris-Diderot ont coïncidé par leur date et par les sommes manquantes aux nouveaux frais de maintenance engendrés par la livraison des bâtiments construits en Partenariat Public Privé (PPP) dans les conditions révélées par Médiapart [5]. Pourtant, les coûts exorbitants de ce type de montage [6] sont notoires et ont encore été soulignés récemment dans le rapport Peylet du 29 octobre:
    http://www.localtis.info/cs/BlobServer?blobkey=id&blobnocache=true&blobwhere=1250167911515&blobheader=application%2Fpdf&blobcol=urldata&blobtable=MungoBlobs
    Et là encore, le PPP n'a été souscrit que sous l'argument du train en marche. Cette décision politique est-elle réversible? Oui, si l'on en croit l'exemple de l'Université de Toulouse où son nouveau président, M. Monthubert, a lancé, dès son élection, un processus de suspension du PPP.

    En plus de cette suspension, le Conseil d'Administration pourra, dès la réunion du 20 novembre, utiliser les autres leviers budgétaires : les primes des enseignant-chercheurs, qui représentent près de 5 millions soit un peu moins de 5% de la rémunération principale ; les primes d'administration pour un peu moins d'un demi-million [7]; les rémunérations accessoires pour encore quatre millions ; les achats d'études et les prestations de services pour douze millions encore. Ne supprimons que la prime d’excellence scientifique (PES): voilà 165 postes que l'on peut remettre en service pour assurer les missions d’enseignement et de recherche des composantes. Cette décision peut-elle être prise ? Oui, si l’on en croit l’exemple de l’université de Montpellier 2, où les conseils viennent de décider, à bulletin secret, la suspension de la PES et le maintien de tous les postes statutaires.

    Concluons: les suppressions de postes sont affaire de décision politique de l'équipe présidentielle, et non de contrainte budgétaire.

    Le collectif pour une université confédérale garantissant collégialité et libertés académiques

    [1] Ni à Paris 3, ni à Paris 7 et ni à Paris 13, la convention Idex n’a obtenu au Conseil d'Administration le soutien de la majorité des membres élus, représentants de la communauté universitaire. Les membres nommés n'ont pas eu la décence de s'abstenir sur une décision transformante comme celle-ci; la plupart n'ont même pas eu la courtoisie de venir siéger, faisant basculer le vote par les procurations qu'ils ont données aux proches des présidents.

    [2] Message du Directeur du Département LSH de P7 en date du 8 novembre:
    La commission des postes de l'université Paris 7 vient de décider de supprimer un poste de gestionnaire pédagogique au Département Lettres et Sciences Humaines (LSH).
    Le Département LSH se trouve par cette décision injustifiée confronté à une remise en cause de la gestion pédagogique des 250 étudiants de L1 et L2 de sociologie et du fonctionnement global du service.
    Les étudiants de sociologie n'auront donc plus, à partir du 1er janvier 2013, d'interlocuteur unique et expérimenté pour assurer le suivi de leurs études : inscriptions pédagogiques, saisie des notes, calcul des semestres, organisation et tenue des jurys, élaboration des emplois du temps et organisation des examens...
    L'université a, par conséquent, pris la décision de ne plus donner au Département les moyens suffisants pour assurer ses missions de service public d'accueil, de suivi et de conseil pédagogique.
    Cette situation est de nature à compromettre gravement les études de l'ensemble des étudiants.

    [3] J.-F. Girard, 29/10/2012, déclaration à l'AEF.
    Voir aussi cet entretien donné par J.-F. Girard après sa mise en examen pour homicide et blessures involontaires, le 17 septembre dernier:
    http://www.lemonde.fr/sante/article/2012/11/06/pour-un-ancien-directeur-de-la-sante-les-enquetes-interviennent-trop-tard_1786367_1651302.html

    [4] http://www.sncs.fr/article.php3?id_article=3253

    "De la troisième personne, nous avons cru un instant que sa nomination au conseil de l’AERES avait bien été proposée par une instance d’évaluation. Parmi les pièces communiquées par le MESR figurait en effet un « extrait de procès-verbal du conseil scientifique de l’université Paris 7 » rapportant qu’en sa séance du 7 février 2011, ce CS avait proposé cette nomination. Cependant la date de cet « extrait », 7 novembre 2011, était étrange. Pourquoi, là encore, nous exhibait-on un document rédigé six mois après le décret qu’il était censé justifier ? Pourquoi cet « extrait » d’un PV qui devait, depuis le temps, avoir été fixé dans sa version intégrale ?
    De fait cette version intégrale, que le SNCS s’est procurée, ne mentionne nulle part le nom de la personne en question. L’« extrait » de PV qui nous a été servi pour justifier sa nomination au conseil de l’AERES est un faux ! On tremble à l’idée que le président du CS, président de l’université, aujourd’hui rapporteur général des assises de l’enseignement supérieur et de la recherche, ait pu tremper dans cette falsification. Il lui appartiendra de s’en expliquer ou de prendre, dans son établissement, les mesures qui s’imposent face à des errements d’une telle gravité."

    [5]
    http://www.mediapart.fr/journal/france/041211/le-chantier-de-vinci-paris-7-cest-luniversite-qui-garantit-les-risques
    La très belle photo de l'inauguration est disponible ici:
    http://static.mediapart.fr/files/imagecache/225_pixels/Jade%20Lindgaard/Inauguration.png

    [6] Le principe du Partenariat Publique Privé est, pour l'Etat, de procéder à des investissements sans grever la dette publique. La comptabilité d'une entreprise permet en effet d'étaler le coût d'un investissement sur la durée d'amortissement. L'Etat, lui n'en a pas le droit. La Cour des Comptes concluait ainsi un de ses rapports sur les PPP : « de manière générale, cette opération pose la question des conséquences budgétaires et financières des opérations de partenariat public-privé notamment dans le cas des autorisations d’occupation temporaire du domaine public. Cette formule apparaît inopportune s’agissant d’un service public non marchand puisqu’en l’absence de recettes elle fait entièrement reposer sur les finances de l’Etat une charge disproportionnée au regard de l’allègement de la charge budgétaire immédiate qu’elle permet sur le montant du déficit comme sur celui de la dette publique. La Cour invite à une réflexion approfondie sur l’intérêt réel de ces formules innovantes qui n’offrent d’avantages qu’à court terme et s’avèrent finalement onéreuses à moyen et long termes.»
    http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/Le_centre_des_archives_diplomatiques.pdf, p 675
    En échange de la conception-construction en PPP financée par l'Etat, l’Université est contrainte à payer des frais de maintenance des bâtiments à l'entreprise (Vinci en l'occurrence) ayant fait la construction. Ces frais  exorbitants (165 millions d'euros sur 30 ans) sont prélevés sur le budget propre de l'Université:
    http://www.vinci.com/vinci.nsf/fr/communiques/pages/20090724-1842.htm
    En période de restriction budgétaire, ces sommes ne sont évidemment pas affectées, l'effort se portant exclusivement sur le reste du budget.

    [7] Soyons justes : les primes d'un montant égal à dix mois de smic attribuées en plus de décharges d’enseignement aux responsables des difficultés dans lesquelles Paris-Diderot se débat restent modestes en regard de celles pratiquées à Sciences-Po sous le règne de M. Descoings, instigateur du projet IdEx SPC:
    http://enseignementsup.blog.lemonde.fr/2012/10/31/sciences-po-le-rapport-final-de-la-cour-des-comptes/
    Voir au passage la motion votée en AG à Sciences-Po:
    http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2012N31899
    et voir aussi:
    http://www.liberation.fr/societe/2012/11/14/a-sciences-po-les-enseignants-sonnent-la-revolte_860452


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  • Assemblée générale "Précarité" le 20 novembre 12h30 amphi 25 à Jussieu

    La précarité continue de s’accroître dans l’enseignement supérieur et la recherche. Le refus des organismes de recherche et des universités d’appliquer la loi Sauvadet provoque de nombreux « dégraissages » : ces établissements s’opposent à la reconduction de contrats des personnels approchant les 6 ans (voire les 4 ans) d’ancienneté. Le plan pluri-annuel d’accès à l’emploi titulaire prévu par cette loi reste dans les tiroirs du ministère. Plus généralement de nombreux personnels précaires ne rentrent pas dans les « cases » des dispositifs de CDIsation ou titularisation prévus par cette loi. Le gouvernement ne fait rien pour arranger les choses. Au contraire le budget d’austérité pour 2013 annonce une année où, pour la première fois, les départs à la retraite ne seront pas remplacés. De plus, ce budget s’inscrit dans la continuité des réformes passées, avec une recherche reposant sur des appels à projets financés par l’ANR et des personnels directement gérés par les universités et organismes. La loi contraint les organismes et le ministère à mettre en place des concours de titularisation réservés aux contractuels, mais le ministère s’oppose à l’ouverture de tels concours aux précaires de catégories dites « A+ » (ingénieurs de recherche, chercheurs, enseignants-chercheurs ou agrégés), leur conseillant cyniquement de candidater sur les concours ouverts en catégories A ou B.

    La vague de non-renouvellements de contrats a conduit les personnels précaires à se mobiliser dans plusieurs villes : Montpellier, où ce sont près de 400 précaires qui sont mobilisés (voir par exemple ce reportage de Libération), mais aussi Marseille, Nantes, Strasbourg, Toulouse, Nice, Bordeaux. Dans cette période où va se voter le budget du ministère et où vont se tenir les Assises nationales de l’ESR, nous devons faire entendre notre voix haut et fort. D’autant que le ministère a déjà écrit les grandes lignes des décisions qui doivent découler de ces Assises : l’autonomie des universités, le financement sur projet et, donc, l’extension tout azimut de la précarité, ne seront pas remis en question mais simplement rééquilibrés.

    L’intersyndicale CGT-FSU-FO-USD-SLR de Paris 6 appelle donc à une Assemblée générale sur la précarité le 20 novembre 2012 à 12h30 amphi 25 à Jussieu. Des précaires de Montpellier seront présents pour témoigner de leur lutte. Cette AG est ouverte à tous les personnels de région parisienne. L’intersyndicale appelle également à signer et relayer la pétition « Quel changement pour les 50000 précaires de l’ESR ? », lancée le 30 octobre et réunissant déjà 1500 signatures.


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  • Des préavis de grève ont été déposé auprès des ministres de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et de la Culture. Ils couvrent tous les collègues (A,B, C), titulaires et contractuels, travaillant dans nos établissements.


    L'Intersyndicale des bibliothèques (CFDT, CGT, FO, FSU, UNSA) appelle tous les personnels des bibliothèques à être en grève et à se mobiliser le 23 novembre, jour de la CAPN des BAS pour obtenir :
    - une revalorisation des carrières de la catégorie B et, au-delà, de l’ensemble de la filière par l’augmentation des possibilités de promotion de C en B et de B en A, par liste d’aptitude et par concours interne ;
    - pour les catégories B,
    la mise en place dès 2013 d'examens professionnels d’accès aux grades supérieur et exceptionnel comportant uniquement un oral ;
    - pour ces examens, un nombre de postes beaucoup plus important qu’en 2012.

     

    Depuis deux ans, L'Intersyndicale des bibliothèques, ainsi que les représentants des personnels en CAP, alertent le ministère sur les conséquences de la fusion des corps en catégorie B pour la filière des bibliothèques. Mais jusqu'ici, les bibliothécaires assistants spécialisés ont été très déçus des réponses apportées : rien de concret, aucune revalorisation, maintien d'épreuves écrites pour la session 2013, nombre ridicule de possibilités de promotions en classe supérieure et exceptionnelle pour la CAP de novembre 2012 (36  possibilités pour 638 promouvables en classe exceptionnelle !).

      

     Le 7 septembre 2012, Guillaume Houzel, conseiller social de Geneviève Fioraso, s’était engagé à revoir les représentants des personnels en novembre pour leur faire des propositions « pour améliorer la situation de la catégorie B de la filière, et tout particulièrement celle des agents pour lesquels la fusion a induit des désavantages ». L'Intersyndicale n'a toujours pas de rendez-vous en perspective. 

      

    La CAPN des BAS du 23 novembre ne va pas pouvoir se tenir dans ces conditions !

      

    Si, d'ici là, le ministère ne fait, à l'Intersyndicale, aucune proposition concrète montrant qu'ils cessent de tergiverser et ont enfin compris et entendu la colère des agents, l'ensemble des représentants des personnels (CGT et FSU) boycotteront la CAPN. Ils s'y rendrons uniquement pour lire une déclaration et les motions qui, dans toute la France,
    ont été présentées lors des CPE.

      

    Dès maintenant, nous vous appellons à vous mobiliser et à vous organiser pour que la grève du 23 novembre soit un succès.
    Au dela de la catégorie B, c'est aujourd'hui la revalorisation des carrières de l'ensemble de la filière qui est à l'ordre du jour. Nous sommes tous concernés.

      

    Pour contraindre le ministère à recevoir l'Intersyndicale et lui montrer que les personnels demeurent très mobilisés, nous appelons les collègues de Paris et d'Ile-de-France et tous ceux qui pourront les rejoindre, à un :

     

    Rassemblement devant le ministère de l'enseignement supérieur et de la Recherche
    1, rue Descartes, 75005 (métro Maubert-mutualié ou Cardinal Lemoine)
    Vendredi 23 novembre 2012
    A partir de 9 h

      

    Plus nous serons nombreux, mieux nous serons entendus !


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  •  

    « Madame la ministre, reprenez la gestion de la masse salariale et des postes des personnels titulaires », déclarent quatorze présidents d'université dans une lettre adressée à Geneviève Fioraso, dont AEF a eu copie mercredi 14 novembre 2012. Ces quatorze présidents estiment en effet qu'une telle « conclusion s'impose si les universités continuent de se voir privées des moyens les plus élémentaires d'assumer leur fonction d'employeur ». « Plutôt que de dépenser temps et énergie à chercher désespérément quelle ligne budgétaire ou quels postes supprimer pour pouvoir assurer la rémunération de nos collègues et le fonctionnement minimal de notre université, nous ferons notre métier : accueillir les étudiants pour les amener au plus haut niveau de formation et les accompagner dans leur insertion professionnelle ; travailler dans nos équipes pour découvrir de nouveaux résultats et de nouvelles pistes de recherche ; construire avec nos partenaires, étudiants et chercheurs internationaux, l'Europe et le monde de demain », écrivent-ils. La CPU (Conférence des présidents d'université) vient pour sa part de proposer aux sénateurs de défendre un amendement au PLF 2013 sur l'actualisation de la masse salariale selon le principe « qui décide paie » (AEF n°174515).

    Les quatorze signataires sont :
    - Mohamed Amara, président de l'université de Pau et des Pays de l'Adour ;
    - Jacques Bahi, président de l'université de Franche-Comté Besançon ;
    - Fabienne Blaise, présidente de l'université Lille-III ;
    - Lise Dumasy, présidente de l'université Stendhal Grenoble-III ;
    - Rachid El Guerjouma, président de l'université du Maine Le Mans - Laval ;
    - Anne Fraïsse, présidente de l'université Montpellier-III ;
    - Philippe Houdy, président de l'université d'Évry Val d'Essonne ;
    - Yves Jean, président de l'université de Poitiers ;
    - Yannick Lung, président de l'université Montesquieu Bordeaux-IV ;
    - Jean-Michel Minovez, président de l'université Toulouse-II Le Mirail ;
    - Mohamed Ourak, président de l'université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis ;
    - Jean Peeters, président de l'université de Bretagne-Sud ;
    - Pascal Reghem, président de l'université du Havre ;
    - Danielle Tartakowsky, présidente de l'université Paris-VIII.

    « PAS ÉLUS POUR RÉDUIRE LES POSTES »

    Ces présidents estiment que « toutes les pistes » de réforme envisagées dans le cadre des assises de l'enseignement supérieur et de la recherche « n'ont aucun sens si les moyens ne suivent pas ». Ils reviennent dès lors sur l'actuelle situation financière des universités (19 universités en déficit en 2011, 40 établissements ayant un fonds de roulement insuffisant fin 2012, AEF n°171812), déplorent le «  GVT non compensé », le «  CAS pension non assumé », la « titularisation induite par la loi Sauvadet », etc.

    « Nous n'avons pas été élus pour réduire les postes, diminuer les crédits consacrés à la formation, la recherche ou la documentation quand l'avenir économique et social de notre pays et de l'Europe suppose que la nation investisse pour amener 50 % d'une classe d'âge au niveau bac+3 et pour produire de nouvelles connaissances », écrivent les quatorze présidents. « Aujourd'hui le transfert de la masse salariale, sans les crédits correspondants, n'est plus une aide mais un handicap car il nous fait réduire les financements déjà trop faibles pour nos missions fondamentales. »

    ESPRITS BIENTÔT PRÊTS À ACCEPTER L'AUGMENTATION DES DROITS DE SCOLARITÉ

    Ils estiment qu'il ne faut pas se fier à l'augmentation de 2,2 % du budget global de l'enseignement supérieur et de la recherche en 2013, affirmant que « dans la réalité, les moyens vont baisser dans de nombreuses universités puisqu'on nous a transféré des charges sans y associer les moyens ». « Même les 1 000 postes annoncés pour l'année prochaine (5 000 pour la mandature) ne suffiront pas à rétablir la situation », ajoutent-ils.

    « Comme les collectivités territoriales, qui ont, un temps, pallié les défaillances de l'État, n'ont plus les moyens de nous aider, s'il n'y a pas de sursaut de la part des pouvoirs publics, les esprits seront bientôt prêts à accepter l'augmentation des droits universitaires qui apparaîtra comme la seule solution. Nous ne voulons pas être les alibis de cette évolution, convaincus que nous sommes de la nécessité de maintenir un service public d'enseignement supérieur de qualité et accessible au plus grand nombre », concluent les quatorze présidents.

    UN SOUS-FINANCEMENT DÉJÀ CONNU AVANT LE PASSAGE À L'AUTONOMIE

    Ils rappellent un peu plus haut dans leur lettre que lors du vote de la loi LRU , « le sous-financement des universités était [déjà] reconnu ». « La LRU était accompagnée de la promesse d'une progression des crédits de l'ordre d'un milliard d'euros au cours de la mandature. L'ivresse de la liberté faisait tourner les têtes des présidents, investis de nouveaux pouvoirs, qui eurent l'illusion de croire qu'ils avaient enfin le pouvoir de consolider les formations dispensées aux étudiants et les recherches menées dans leurs établissement », écrivent-ils.

    « Puis la mise en place de nouvelles agences ( Aeres et ANR notamment), les investissements d'avenir ont donné l'illusion qu'on dépassait le fonctionnement bureaucratique d'une administration pour passer à une démarche projet se plaçant au coeur du monde de l'enseignement et de la recherche. En fait, ce fut le temps de la bureaucratisation et de la hiérarchisation de l'enseignement supérieur et de la recherche », dénoncent les quatorze présidents. « Aux modalités de contrôle des finances publiques, est venu s'ajouter le recours aux acteurs privés : cabinets pour monter des projets, commissaires aux comptes, etc., sans que les coûts induits soient pris en compte dans le financement des universités », indiquent-ils.

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