• Nous, parents d’élèves, étudiants, enseignants du premier, du second degré et du supérieur, formateurs et enseignants des IUFM et des UFR, BIATOSS, chercheurs, réunis en assemblée générale unitaire ce 10 avril, n’acceptons pas une politique destinée à détruire jusqu’à l’idée même de service public de l’Éducation et à faire de la formation et l’éducation des marchandises.

    Cette attaque contre l’éducation s’inscrit également dans une entreprise de casse du travail qui frappe aussi bien le privé que tous les secteurs du public : santé, recherche, justice, culture, pôle emploi.

    Nous n’acceptons pas que l’idéologie managériale étende sans cesse son empire, avec les conséquences que l’on sait (exemple de France Télécom notamment).

    Ensemble contre la destruction de l’Éducation nationale, de la maternelle à l’université

    Nous continuons à refuser l’opération de casse de l’Éducation nationale baptisée « mastérisation ». Nous affirmons à nouveau, avec la quasi-totalité des syndicats, des associations, des sociétés savantes et un très grand nombre de conseils d’UFR, de conseils centraux d’universités, que nous n’acceptons pas que, sous prétexte d’économies, mais en réalité pour privatiser et marchandiser le savoir, on sabote irrémédiablement la formation des enseignants, que l’on tue les IUFM, les formations à la recherche, que l’on contraigne les nouveaux enseignants à prendre en charge des classes à temps plein dès la première année, sans véritable formation, et que l’on dénature les concours de recrutement, compromettant ainsi durablement la qualité de l’enseignement.

    Au moment où le ministre réunit des « États généraux de la sécurité à l’École »,

    - il organise en même temps les conditions nécessaires au développement de l’insécurité pour 1,6 millions d’élèves, leurs enseignants-stagiaires non formés, premières victimes de cette réforme, et les établissements où ils seront affectés,
    - Il organise une managérialisation de la gestion des établissements et des personnels, qui déstabilise la situation des agents titulaires et généralise la précarité.

    Nous réaffirmons, avec les 80 000 signataires de la pétition nationale, qu’enseigner est un métier qui s’apprend et que la formation des enseignants est un investissement indispensable à l’avenir du pays.

    Ce que nous exigeons, dès 2010-2011

    Nous exigeons, dès 2010-2011 que :

    - Les décrets de juillet 2009 soient abrogés et la réforme abandonnée
    - Les nouveaux enseignants n’effectuent qu’un tiers de leur service de référence et bénéficient d’une véritable formation au métier pendant les deux tiers restants,
    - On puisse s’inscrire au concours de professeur des écoles et au CAPES avec une licence, à l’agrégation avec une première année de Master,
    - Soit réaffirmé le rôle central des IUFM, et le rôle des maîtres-formateurs (détenteurs d’une certification) dans la formation des futurs enseignants,
    - Soient restitués les 16 000 postes supprimés dans l’Éducation nationale,
    - Le recrutement de non-titulaires soit arrêté,
    - La préparation aux concours et une vraie année de formation après le concours soient reconnues par une équivalence de Master,
    - Le calendrier actuel et le contenu des concours de recrutement soient maintenus,
    - La préservation, la conservation, l’entretien et le développement de l’intégralité du patrimoine public de l’Éducation nationale soient assurés de façon pérenne,
    - Soient abandonnées les réformes qui attaquent le premier degré (évaluations nationales, suppression des RASED, réduction du temps scolaire, aide personnalisée, stages de remise à niveau, risque de mise en place des EPEP),
    - Soit abandonnée la réforme des lycées, en préparation pour la prochaine rentrée, qui entraîne la diminution des Dotations Horaires Globales, l’augmentation des heures supplémentaires au détriment des heures postes, la précarisation de la fonction de professeur (stagiaires, contractuels), le dévoiement des savoirs enseignés au profit de pseudo compétences de pré-professionnalisation, l’arbitrage sur les DHG à l’échelle des établissements, générateur de conflits entre les disciplines et de concurrence entre les établissements.

    Nous ne participerons pas à la mise en œuvre de ces mesures et nous nous y opposerons, jusqu’à l’abrogation des décrets et à l’abandon de la réforme. Nous ne contribuerons ni à la mise en place pour des étudiants de stages en responsabilité qui ne sont que des emplois précaires déguisés, ni à un « compagnonnage » sans moyens et sans ambition, ni à la confection de masters au rabais, ni à la préparation des concours.

    Aujourd’hui, contribuer à la destruction de l’Éducation nationale ne saurait faire partie des obligations de service, « agir en fonctionnaire de l’État et de façon éthique et responsable », c’est garantir la qualité du service public contre l’acharnement idéologique dont il est victime.

    Nous soutiendrons solidairement tout personnel en butte à des pressions hiérarchiques et à des mesures de rétorsion disciplinaires ou autres, pour faits de résistance à la destruction de l’Éducation nationale, de la maternelle à l’université.

    Tout (re)commence en mai

    Nous appelons tous les citoyens, étudiants, stagiaires, parents, enseignants, BIATOSS, de la maternelle à l’université, tous les syndicats à se mobiliser pour que ces « réformes » soient définitivement rejetées.

    Nous appelons à un mot d’ordre unitaire de toutes les organisations syndicales pour le retrait immédiat de ces « réformes » qui devra permettre de les balayer.

    Nous appelons tous les personnels à œuvrer dans le sens d’une grève reconductible dès le mois de mai.

    Nous nous réunirons à nouveau le samedi 15 mai pour faire ensemble un nouveau bilan d’étape, élargir et renforcer les moyens d’action. Nous proposons dès maintenant à tous ceux qui sont prêts à se battre pour défendre l’Éducation nationale des pistes pour entrer dès maintenant dans l’action :

    - Nous proposons de réfléchir dès aujourd’hui à la possibilité de mettre en place une grève des examens et un blocage des concours de recrutement si le ministère s’obstinait à les organiser en automne.
    - Nous appelons à organiser et à animer des assemblées générales unitaires et transversales de villes et d’arrondissement, pour développer et coordonner localement des luttes de la maternelle à l’université.
    - Nous recommandons d’imaginer des actions visibles : Nuit des écoles/universités/IUFM, marches nocturnes, pique-niques, etc., selon les possibilités locales.
    - Nous soutiendrons toutes les actions de refus collectif d’être tuteur et d’organiser, d’encadrer ou d’évaluer des stages en responsabilité avant les concours.
    - Nous coordonnerons les différents mouvements en cours dans l’Éducation nationale : interconnexion des listes de diffusion et des sites Internet (CNU, SLU, CNFDE, syndicats, AG locales, Appel des appels, etc.), liens entre les collectifs de pilotage.
    - Nous proposons de préparer une grève nationale par des actions coordonnées de grève par roulement (une journée) et de « grève marchante » (les grévistes d’un établissement vont à la rencontre des établissements voisins).
    - Nous recommandons de s’opposer partout à la remontée des maquettes de masters « enseignement » et d’imposer la transparence dans les établissements sur leur élaboration.
    - La pétition « 100 000 voix pour la formation des enseignants », qui dépasse aujourd’hui les 80 000 signatures, doit être complétée rapidement et sa remise au ministère donnera lieu à une action médiatisée.
    - Nous appelons tous les jurys de concours à adopter des motions condamnant la réforme, à l’instar du jury du CAPES d’histoire-géographie.

    La présente motion est destinée à être largement diffusée et à servir d’appui dans les conseils et les différentes instances pour appuyer les motions et les propositions d’action.


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  • Public-privé, tous en grève !

    Manifestation de République à Nation

    Départ pour rejoindre la manifestation, 13h30 de l'esplanade de PRG
    Départ de la manifestation 14h à République

    Nous recopions ici le communiqué de l'Intersyndicale (FSU (SNESUP, SNCS, SNASUB, SNEP) ; CGT (SNTRS, FERC Sup) ; UNSA (Sup’Recherche, SNPTES) ; SGEN-CFDT Recherche EPST ; Sud Recherche EPST ; CFTC recherche ; UNEF. SLR ; SLU. :

    Dans un contexte marqué par l’accroissement du chômage et de nombreux plans sociaux, l’accroissement de la précarité – tant dans l’enseignement supérieur et la recherche (voir notre enquête http://www.precarite-esr.org/) que dans les autres secteurs - et la volonté de supprimer un emploi sur 2 de fonctionnaires partant à la retraite, le pouvoir d’achat et les salaires continuent de se dégrader et les retraites sont menacées. Le 23 mars sera une nouvelle fois l’occasion pour les salariés, du privé comme du public, d’affirmer que d’autres orientations sont nécessaires, justes et possibles.

    Dans le même temps, contre l’avis de la communauté universitaire et éducative, le gouvernement fait régresser pour tous les enseignants la formation tant disciplinaire, didactique que professionnelle. Avec les milliers de suppressions d’emplois dans l’Education Nationale, les injonctions ministérielles rendant impossible de construire des masters de qualité, une organisation des stages mettant en responsabilité d’élèves des jeunes sans aucune formation professionnelle, un calendrier aberrant des concours, l’absence d’aide financière sérieuse aux étudiants et l’organisation d’une année de prise de fonction catastrophique pour les nouveaux recrutés, c’est la formation de l’ensemble de la jeunesse, de la maternelle au lycée qui est en cause ! : Les organisations soussignées de l’enseignement supérieur et de la recherche appellent tous les personnels à se joindre à la mobilisation par la grève et les manifestations le 23 mars.

    Ensemble, mobilisons-nous notamment pour :

    Un plan pluri-annuel de créations d’emplois de fonctionnaires correspondant aux besoins de formation et de recherche.

    La résorption de la précarité dans l’enseignement supérieur et la recherche. dans le prolongement de l’enquête menée fin 2009.

    Une revalorisation des carrières sur la base d’une reconnaissance des qualifications intégrant l’ensemble des primes, à l’opposé de l’individualisation des salaires par des primes (PES , PFR, et bientôt PIC ). Des augmentations salariales assises sur la valeur du point d’indice et le rattrapage des pertes de pouvoir d’achat intervenues depuis plusieurs années.

    Une réforme des retraites visant l’amélioration de celles-ci pour tous, tant pour le Code des pensions que pour le régime général, avec notamment, le maintien - pour les fonctionnaires - du calcul sur les six derniers mois, permettant d’assurer une pension égale à 75% du salaire, de partir à 60 ans et revenant à une durée de cotisation de 37 ans ½.

    L’amélioration des conditions de travail et la fin des méthodes d’organisation du travail amenant à la multiplication des situations de souffrances professionnelles.

    Des évolutions progressistes du service public, ce qui implique le retrait de la loi mobilité et de la RGPP. Les organisations soussignées exigent l’ouverture immédiate de véritables négociations. Elles appellent l’ensemble des personnels à se mobiliser massivement le 23 mars pour faire aboutir leurs revendications et rappeler, dans l’unité interprofessionnelle la plus large, dans un contexte de crise, les services publics sont d’autant plus indispensables.


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  • Le 20 octobre 2009, l’intersyndicale de l’enseignement supérieur et de la recherche a lancé une grande enquête en ligne sur l’emploi précaire dans l’enseignement supérieur et la recherche publique en France.
    Elle concernait à la fois les personnels précaires des universités et ceux des établissements de recherche. Au total, 4 409 personnes ont répondu au questionnaire. L’ensemble des répondant.e.s est représentatif de l’ensemble des catégories et des métiers. Restituant les trajectoires individuelles, l’enquête permet de saisir la réalité de la précarité pour les personnes qu’elle concerne directement et a pour objectif de sortir la précarité et les précaires de l’invisibilité.

    Le dépouillement partiel des 3200 premiers questionnaires apporte des informations importantes, certes provisoires, sur la situation des personnels en situation précaire. Qui sont les précaires ayant répondu à l’enquête ? Dans la recherche et l’enseignement supérieur, les précaires, si notre enquête est représentative de la population des précaires, sont en majorité des femmes (59%). des trentenaires (38% ont moins de 30 ans sans les doctorants, la moitié avec les doctorants). Une minorité importante (16%) est constituée de quadragénaires et de quinquagénaires, parmi lesquels les femmes sont fortement surreprésentées (70%).

    Lire le rapport final

    Plus de détails sur l'enquête

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  • Rencontre autour de  L'Université et la Recherche en colère, à 19h vendredi 19 mars à la librairie L'Arbre à Lettres République.
    Avec la participation de Claire Akiko-Brisset (Paris7, coordinatrice de l'ouvrage), Julia Bodin (BIATOSS Paris 7), Christophe Mileschi (Nanterre), Etienne Boisserie (Président de SLU)

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  • Devant le refus de toute négociation, nous, personnels BIATOSS, avons manifesté une fois de plus notre mécontentement lors de l’assemblée générale du 23 février 2010.

    Parce que nous sommes attachés à remplir pleinement nos missions de service public, nous avons accepté des conditions de travail de plus en plus pénibles. Aujourd’hui les conditions que nous subissons ne nous permettent plus de faire face aux objectifs qui nous sont imposés.

    Dauphine, pendant très longtemps, a été incapable de mettre en œuvre des outils permettant son bon fonctionnement. C’est uniquement grâce à notre investissement que l’ensemble des services a pu rester performant malgré des moyens de gestion très archaïques.

    Nous avons tous contribué à la notoriété de Dauphine !

    Aujourd’hui Dauphine se lance dans la « modernisation des services » et nous pourrions nous en réjouir, mais force est de constater qu’elle ne met pas les moyens humains indispensables à cette transformation si nécessaire et que cette modernisation se fait contre nous.

    Voir le texte complet de l'intersyndicale dans la rubrique Solidarité - ça se passe chez nos collègues

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