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    Un décryptage du projet PRES Sorbonne Université (Paris 6, 4, 2, Muséum National  Histoire Natulle)

    L’ampleur des conséquences de l’IDEX est telle qu’il faut d’abord dissiper la confusion soigneusement entretenue entre les buts affichés et les effets réels des IDEX et des autres opérations liées au Grand emprunt (Labex, Equipex, IHU …). En effet, la commune opacité avec laquelle les dossiers de candidature ont été montés a permis d’escamoter les processus de restructuration que ces opérations déclenchent à diverses échelles : les personnels exclus des Labex l’ont néanmoins déjà compris. Or le champ d’application des IDEX n’est pas de l’ordre de la surface d’une équipe ou d’une UMR mais affecte le fonctionnement de la totalité des établissements universitaires partenaires du PRES : en imposant une « gouvernance resserrée » de type managérial, les IDEX, achèvent de subvertir la nature démocratique et collégiale des universités. Les équipes présidentielles des 3 universités ont elles-mêmes déclaré que le jury ne les avait questionné que sur deux points : i) le mode de gouvernance pas encore assez resserré alors même que les statuts du PRES excluaient déjà du Conseil d’administration tout représentant des personnels et des étudiants démocratiquement élus et ii) la fusion totale en 4 ans quand l’« IDEX 1 » la projetait à 10 ans.

    Les promoteurs du projet voudraient nous faire croire que l’IDEX aurait un « effet structurant » dont les retombées profiteraient à tous. « Nous utiliserons les fonds de l’IDEX comme nous voulons », a même prétendu le président du PRES Louis Vogel (déclaration à l’AEF, 31 mars 2011), alors que le règlement des IDEX impose une comptabilité séparée interdisant d’utiliser les fonds hors du périmètre d’excellence, avec des contrôles stricts programmés par l’ANR. En réalité l’objet de l’IDEX est de fusionner dans un « périmètre d’excellence » des morceaux choisis, découpés dans le cœur des établissements partenaires. Ce périmètre d’excellence sera financièrement étanche et absorbera environ la moitié des ressources des universités. Si ce projet aboutit, la moitié des enseignants-chercheurs et les deux tiers des étudiants en seront exclus (source : dossier IDEX 1 déposé le 19 mai 2011). Dans le nouveau projet, « L’IDEX devient une compétence exclusive du PRES et de son conseil d’administration ». Après avoir assis son pouvoir sur le périmètre de l’IDEX, il n’est pas difficile d’imaginer que le PRES annexera ensuite rapidement les prérogatives restantes des conseils élus des universités, réduites au rang de super-UFR. Cette évolution est d’ailleurs prévue : « Les établissements garderont la maîtrise des missions ou des procédures qui leur sont propres mais pourront, si leurs conseils en décident [sic], déléguer des compétences à Sorbonne Université. ». A la manière du cheval de Troie dissimulant l’entrée de l’envahisseur dans la ville, le caractère initialement partiel de la fusion déguise sous un équilibre apparent (seule une moitié des budgets de chaque université est concernée par la fusion dans la FCS) le danger irréversible que courent chacun de nos établissements et l’ensemble de leur personnel. En effet, pour qualifier la force des acteurs en présence à l’issue de l’opération IDEX, il suffit de comparer les budgets résiduels qui relèveront encore de la compétence de chacun des Conseils d’administration des établissements partenaires, 262 M€ pour Paris-6, à celui de l’IDEX géré par la fondation de droit privé, 722 M€.

    Lire le texte complet publié par SNESUP - SNCS Université Pierre et Marie Curie



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  • A lire sur Sauvons l'Université

    ou

    Lire l'article sur le site de MEDIAPART


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  • Vincent Berger a fait le tour des composantes, c'est comme cela que nous avons appris que nous nous dirigions vers la création d'un établissement unifié qui regrouperait les établissements du PRES Paris Cité, car  pour avoir l'IDEX il fallait montrer patte blanche sur la question de la gouvernance.

    Pas de transformation du PRES en Université unique, pas de fusion (là le Président dirait que nous exagérons, mais c'est bien de cela dont il est question*), pas d'IDEX !

    Et nous avons appris que le CA du 13 septembre avait voté son soutien au développement du projet  qui devait mener à la création d'un établissement unifié.

    * voir extrait du PV du CA : Il (Vincent Berger) observe que les trois projets IDEX retenus ont été présentés par des établissements s’engageant clairement vers la fusion.

    CA du 27 septembre :

    Mme PINTO souhaite expliquer son abstention pour ce vote.(...) D’autre part, revenant sur le CA du 13 sept. 2011 et le débat relatif à l’IDEX, elle rend compte du choc que le vote du projet de fusion a provoqué parmi la communauté universitaire. Les conditions de cette annonce, sans information préalable dans l’ordre du jour, revenaient à mettre les élus devant le fait accompli sans leur laisser la possibilité de se concerter avec les personnes qu’ils représentent. Enfin, elle rappelle le programme électoral de l’équipe élue qui excluait toute fusion.
    (...) A propos de l’IDEX, M. BERGER revient sur la nécessaire confidentialité requise dans le cadre d’un tel concours. Il lui est cependant apparu souhaitable et intéressant d’en présenter les grandes lignes au CA, même s’il n’y était pas contraint. Il insiste sur la teneur de la motion votée : « le soutien à un projet qui doit mener à la constitution d’un établissement unifié » et non pas une fusion immédiate.

    Pas de fusion immédiate ! Nous voilà rassurés.

    Dans sa lettre bilan, Vincent Berger revient sur les projets d'évolution de Sobronne Paris Cité (point 6 de la lettre) :

    J’ai personnellement toujours jugé que le PRES ne pouvait être une structure pérenne, mais qu’il devrait évoluer pour que l’ensemble que nous constituons soit réellement pilote de ses choix. Les membres du bureau du PRES sont parvenus à la conclusion que notre projet n’aurait aucune chance d’aboutir si nous n’avancions pas de manière volontaire vers l’unification de nos établissements. Celle-ci est donc annoncée comme un objectif dans le dossier soumis fin septembre, à échéance de 2016.

    Novembre 2011, la mission PRES rend son rappor (Ce rapport a été établi à la suite de la lettre de mission du président Vincent Berger (31/01/2011) demandant aux délégués PRES « une réflexion sur le mode de gouvernance à l’intérieur du PRES Sorbonne Paris Cité, quelle université confédérale, quel fonctionnement en réseau ? Une fusion partielle est-elle souhaitable ? ». Cette mission n’a concerné que les rapports entre Paris Diderot et le PRES et ne donne en aucun cas le point de vue des partenaires du PRES, encore moins de leurs acteurs (personnels, étudiants, équipes dirigeantes…)

    Et les rapporteurs de s'interroger :

    - proposer la fusion globale : sur le modèle Strasbourg ou Aix- Marseille. Celle- ci peut
    être envisagée selon le modèle actuel de la loi LRU comme « une nouvelle Université à
    compétences complètes »5. Cela implique de dire avec clarté quelles structures
    disparaissent si l’on choisit une telle fusion (multiplicité des CEVU, CS, CA, des
    Présidents, des agents comptables, de certains services etc etc…..) et ce qui est mutualisé, à quel rythme ? Comment ? Avec quel mode d’accompagnement ? Avec quelles conséquences sur les carrières des agents ?

    et de regretter :

    La plus grande partie de ce rapport s’est fondée sur des entretiens antérieurs au vote des conseils d’administration, de Paris Diderot et du PRES SPC (les 13 et 14 Septembre
    2011) et avant la réunion des conseils d’autres partenaires du PRES (Paris 13 et Paris 3,
    les 16 et 17 Septembre 2011). Ces lignes prennent tout leur sens a posteriori : la
    préfiguration d’une Université unique, selon la loi LRU, préconisation fusionnelle à
    l’horizon 2016, n’était pas la seule option possible. On aurait pu présenter des solutions
    alternatives au conseil d’administration de Paris Diderot, ainsi qu’aux autres conseils en
    se concertant avec les organisations représentatives des personnels. Le modus operandi légitime la crainte exprimée par beaucoup depuis l’origine de la création du PRES : perte de fonctionnement démocratique, gouvernance éloignée (que certains ont qualifié de stratosphérique ou cosmique). Il ne faudrait pas que le désir d’être bien classé à Shangaï (tout en contestant la pertinence de ce classement), vienne contredire celui d’élaborer des projets de qualité dont le tempo n’est nécessairement pas celui des agendas politiques.

    Les collègues BIATOSS et EC du PRES voisin P2 P4 P6 Museum d'histoire naturelle sont t plus réactifs que nous  (voir l'article précédent sur le blog ).

    (Petite précision, les élus BIATOSS au CA P7 ont voté contre le projet)

     

     





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  • Pétition contre la modifications des statuts du PRES P2- P4 - P6 6 museum national d'histoire naturelle (afficher la pétition)

    Le PRES P2-P4-P6-Muséum est une "fondation de coopération scientifique" de droit privé, sans représentation des personnels ni des étudiants.

    Compte tenu également des modifications dévoilées ces dernières semaines, cette fondation devrait contrôler:

    • des laboratoires de P2-P4-P6-Museum dits "d'excellence", l'IDEX, qui ne représenteraient qu'une minorité des laboratoires des quatre établissements et des formations sélectives pour quelques centaines d’étudiants, triés sur le volet, avec des droits d’inscription libres et donc élevés. L'IDEX aurait une gestion financière séparée et serait seule à bénéficier des augmentations de crédits (43 Millions d'euros en 2012) 
    • L'ensemble P2-P4-P6-Museum ou "université globale" qui perdrait la moitié de ses moyens financiers au profit de l’IDEX mais inscrivant la très grande majorité des étudiants et supportant les laboratoires relégués, c'est-à-dire la majorité des laboratoires, qui eux n'auront pas été sélectionnés pour l'IDEX.

      La création de « directions transversales » du PRES génèrera des fusions des services administratifs et des services communs, ce qui accélérera le « dégraissage » des emplois de fonctionnaires.

      Cette mise en place précipitée du PRES en décembre, sous la pression du ministère, est une négation de la démocratie, les élections par tous les personnels et étudiants de leurs représentants aux conseils centraux ayant lieu en janvier 2012.

      Attaché(e)s au service public d’enseignement et de recherche, aux coopérations avec toutes les universités, nous refusons cette destruction de nos métiers de service public et de nos statuts.
      Tous les enseignements, tous les domaines de recherche doivent être maintenus, et disposer des moyens nécessaires. Nos établissements ne doivent pas fusionner !

      Nous appelons les membres des conseils d'administration des quatre établissements à voter contre la modification des statuts du PRES, à rejeter ce projet qui ne recueille pas l'assentiment de la communauté universitaire et contre lequel les CT de Paris 4 et Paris 6 se sont déjà prononcés à l'unanimité.

      FSU P6 (SNCS, Snesup), CGT P6 (Ferc sup, SNTRS), FO P6, SUD éducation P6, AutonomeSup-SNAS P6, UNEF P6, UNSA P6, SLU, SLR, UNSA P4 (SNPTES-UNSA, A&I-UNSA, SUP'Recherche-UNSA), CGT P4, FSU P4 (Snesup, Snasub, Snep), FO P4, AGEPS P4, Sud Étudiant P4, UNEF P4, FSU Muséum (SNESUP, SNCS, SNASUB), SNPREES-FO Muséum, CGT Muséum, AutonomeSup-SNAS Muséum, SNPTES-UNSA Muséum, Solidaires Muséum, SGEN-CFDT Muséum

    • Pour plus de détails


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  • A lire sur MEDIAPART, l'enquête de Jade Lindgaard 

    Vinci construit une université en toc (Canard Enchaîné 23 novembre 2011)

    Vous pouvez lire les articles de Jade Lindgaard sur MEDIAPART ou sur Sauvons L'université :

    Le chantier du groupe Vinci pour
    l'université de Paris-7 menace de tourner
    au scandale           (Mediapart 4 décembre 2011)

     Le chantier de Vinci à Paris-7 : c’est l’université qui garantit les risques !, (...)        

    ou sur le site de MEDIAPART

    3ème volet de l'enquête Vinci joue à cache-cache avec l’université Paris-7 (ou sur le site de MEDIAPART)

     


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